Au nom de Dieu, Amen. Come il est ordonnĂ© Ă tous les hommes de mourir une fois et que la mort nous est incertaine, c’est pourquoy aprĂšs avoir recomandĂ© mon Ăme Ă Dieu mon CrĂ©ateur qui me reçoive Ă la fin de mes jours dans Son paradis, et que ne sachant ni le jour ni l’heure Ă laquelle j’y seray appelĂ© et que par sa Divine MisĂ©ricorde me trouvant de bon sens, mĂ©moire et jugement, j’ay bien voulu pour cet effet Ă©crire de ma propre main sans sollicitation mon Testament et derniĂšre VolontĂ©. Come suit.
PremiĂšrement pour les pauvres quatre bĂąches.
J’ordonne pour la Jeanne, mon lit tout garni, six linceuls, quatre napes et quatre essuemains, la marmite Ă grandes jambes, le garderobe du poile, six cuillĂšres d’Ă©tein neuf.
J’ordonne pour mon petit fils Jean Jacques, mes vieux habits et quatre chemises et quatre gravattes.
J’ordonne Ă la Jeanne le bafsin d’Ă©tein marquĂ© Ja, j’ordonne le grand cassoton de fonte avec le grand coffre de noyer qu’il y a Ă la chambre d’enhaut. L’autre coffre Ă Jeanne Susanne.
J’ordonne mon Cabinet de MĂ©decine avec tout ce qui appartient avec, Ă Jean François, mon petit-fils, mais j’entends que le pĂšre le jouĂŻra pendant sa vie et Jean François aufsi. Le rosaire et le tonneau qui vient avec pour distiller, l’Ă©tuy de mon garderobe pour Jean Vincent avec la tabatiĂšre d’Yvoire et ma gravatte brodĂ©e, mon petit coffre du cabinet avec tous les livres.
J’ordonne Ă ma belle-fille Luison ma tabatiĂšre d’argent et la cloche et la poile Ă poisson sans que personne aye Ă lui demander la moindre des choses de ces deux articles. Tous mes couteaux et fourchettes sont pour Jean Vincent, j’ordonne toute fustaillerie Ă Jean Vincent.
Le petit cassoton de fonte Ă Jean Abram, fils de Jean Vincent et les deux plats d’Etaine d’Etain au dĂ©funt Jean François que j’ordonne pour tant de peines que Jean Vincent a pris aprĂšs luy jour et nuit.
Tout le reste du mĂ©nage je l’ordonne Ă Jean Vincent, mais il payera de peu Ă peu les 26 Ecus blancs come je les ay recu come il est marquĂ© cy-dessus Ă mon petit-fils, fils de Philippe son frĂšre, et j’ordonne encor que tous ceux qui voudront avoir part de mes effets payent autant que Jean Vincent et n’en laissera sortir aucune chose qui n’aye l’argent sur la main. Quant Ă moy je ne leur ordonne aucune chose que ce soit ni Ă Pierre ni Ă Henry tout du long de ma maladie ne sont venus me dire que faites vous.
Je laisse Ă la VolontĂ© de Jean Vincent pour le petit d’Yverdun si luy veut donner une brique en souvenance de la maison.
Voulant et entendant que le dit Testament aye son plein et entier effet car telle est ma derniÚre Volonté.
Ainsi fait et écrit et signé de ma propre, le 4e octobre 1746.
Signé : Jean Jacques Pasteur
Omologué en Conseil le 6e janvier 1747
Source: ACV, Bg 13 bis/7, fo 118
Ce billet est Ă©galement disponible en : Anglais