Paul Émile Pasteur et l’Œuvre de Maré en faveur des lépreux – I

ŒUVRE DE MARÉ

EN FAVEUR DES

Lépreux de Maré et la Nouvelle Calédonie

Chèques postaux II b 726 Montreux


CONFIANCE

(Relevé de notes personnelles)
30 avril 1924
  • 8h. du soir. Ciel embrasé du couchant.
  • Après 5 ans d’action en Nouvelle-Calédonie, posons la première fois le pied sur la terre de Maré
  • Caisses éparses sur la grève.
  • La maison est vide – murs blancs – solitude.
  • Une tache sur la nudité générale – un mot –
  • Petit rectangle de bois, oublié, solitaire: « Confiance ».
  • Ce mot nous salue, nous réchauffe, nous soutient.
  • Il est notre refuge, il sera notre ami.
  • Avec lui nous partons sans crainte pour la nouvelle étape – Confiance! . . .
26 juin 1925
  • 6h. du matin. – La Maison est vide …
  • Les garçons ont emporté tous les bagages …
  • Nos pas résonnent étrangement …
  • Les murs sont nus … Silence …
  • Dehors, quelques vieilles, venues avant le jour, pleurent silencieusement.
  • La veille était fête du Mai, les chants ont duré tard dans la nuit: tout dort d’épuisement.
  • Seuls, nos garçons et nos filles, fidèles, sont restés attentifs à nos ordres, tandis que nous emballions.
  • Maintenant, tout est prêt, il ne reste qu’à partir.
  • Nos yeux s’attardent … nos cœurs souffrent de se détacher de ces murs qui nous ont vus vivre, penser, aimer, pleurer, prier, et qui, un an plus tôt nous saluaient d’un mot gravé sur bois, mot magique qui nous galvanisa, nous portant en avant, vers la tâche immense et nouvelle: Confiance.
  • Et de toute notre vie à Maré, de tout ce que ces murs ont contenu, entendu, rayonné, un seul mot demeure, lumineux: celui qui nous avait reçus …
  • Alors … les invitant tous à entrer: femmes, natas, chefs, garçons, filles, enfants à la mamelle, ensemble, nous avons prié, soutenus par ce mot éternel: CONFIANCE.

Et voilà! … les années ont passé, la vie a battu de ses assauts répétés notre cœur endolori, le mot reste debout, puissant, plus fort que les circonstances et que nous-mêmes, et c’est par lui que nous agissons aujourd’hui … Confiance.

oeuvre1_cL’appel, sous forme de « lettre ouverte à mes amis et leurs amis » qui accompagne les cartes aquarelles, éditées en décembre dernier, ne contient que télégraphiquement les buts poursuivis, cependant, nous avons la joie de remercier, ici, au nom des lépreux de Maré et de la Nouvelle-Calédonie, plus de cent personnes, amis et inconnus, tant donateurs que souscripteurs, qui, malgré la hardiesse de notre entreprise n’ont pas craint de partager notre confiance et nous appuyer de leur effort financier.

Que cette première semence soit bénie et porte bientôt de nombreux fruits.

Ce mot de confiance que nous portons en notre coeur, nous l’avons lu dans les yeux des lépreux marés, lors de notre adieu: leur chant était une prière, leur foi une certitude …

Dieu est puissant, il récompensera leur foi, et s’il incline vos coeurs à la bonté, ne résistez pas, vous l’aiderez ainsi à répondre à l’attente de ceux qui se confient en Lui.

… Ce qu’ils espèrent? … ils ne le savent pas, ils espèrent, voilà … et c’est à nous de leur donner ce qu’ils ne savent pas demander.

Quelques-uns, grâce aux soins des missionnaires et des docteurs, ont pu être retirés des léproseries (terrain réservé aux malades). Ceux qui restent, et c’est le plus grand nombre, n’ont aucun espoir de sortir; leur vie s’écoulera lente, grise, douloureuse, sans ami, sans espoir.

Et chaque fois qu’on pourra se réjouir qu’un des leurs les quitte (c’est rare) leur solitude devient plus douloureuse encore.

Pourtant … ils espèrent … ils chantent, ils prient.

Ils attendent l’ami qui sera « leur ami », celui qui s’attachera à ceux qui restent et ne partira pas avec ceux qui partent.

Celui qui les aimera, non pour les guérir, puisqu’ils ne peuvent guérir, mais pour mettre un rayon dans leur nuit, un peu d’hygiène dans leur saleté, un peu de luxe dans leur misère, un peu de sourire dans leurs pleurs …

Comment les aimer ? …

  1. En créant un village circulaire ayant au centre une citerne, vers laquelle convergeront les toits de tous les bâtiments communs: cuisines, réfectoires, pharmacie, école, et l’alimenteront en eau de pluie (seule eau potable de l’île).
  2. En procurant aux malades, journellement, une douche avec application de savon noir ainsi qu’un drap propre dans lequel ils s’envelopperont pour la journée (les médecins qui ont étudié la question s’accordent à reconnaître les bienfaits des bains fréquents et l’efficacité primordiale de la potasse comme désinfectant du bacille de Hansen).
  3. En préparant théoriquement et pratiquement un groupe d’indigènes sains, hommes et femmes, en vue de tous les travaux ménagers et samaritains que comportera l’organisme créé.
  4. En organisant dans chaque tribu ayant un ou plusieurs malades hospitalisés, des cultures vivrières devant aider à l’alimentation de la masse, et des cultures riches (coco, café, coton) dont le revenu servira dans dix années à l’entretien général.
  5. En recherchant tous moyens propres à relever la dignité du malade, par sa participation totale ou partielle à son entretien.
  6. En s’efforçant de procurer aux malades toutes distractions propres à les sortir d’eux-mêmes, ainsi que toutes activités intellectuelles, morales ou physiques, qui pourront leur donner, par l’intérêt soutenu, un retour à l’optimisme, nécessaire aux bons résultats de toutes tentatives de guérison, d’amélioration, ou plus simplement d’arrêt de la maladie.
  7. En créant en un mot un foyer familial qui les retienne de fuir et contaminer, sans le savoir, celui ou ceux que la pitié aura inclinés à les recevoir pour une nuit.

Maré a été évangélisé il y a plus de 60 ans; l’Évangile s’est adapté à la vie indigène et l’a pénétrée en la sublimant; mais les conditions sociales ont changé, la civilisation a introduit, en marge de ses bienfaits des maladies, des coutumes, des obligations, toute une conception nouvelle de vie, différente de l’ancienne.

L’indigène ne reste plus en tribu, il voyage, il s’engage chez les colons, ou commerçants, il trafique pour son compte, achète, vend, cultive, pêche de la nacre, travaille dans les mines de Calédonie, en un mot est devenue, à l’égal du blanc, un civilisé au sens de l’utilisation des unités pour le service de l’ensemble.

Si l’Évangile est resté vivace et assez puissant dans les tribus, au point de transformer les pratiques païennes en pratiques religieuses, il n’a pas pénétré les personnalités assez profondément, pour qu’il se manifeste dans toutes les circonstances nouvelles de leur vie; il est resté, pour la plus grande partie, comme un habit recouvrant leur ancienne nature refoulée.

Tel pasteur indigène, par exemple, honnête et sincère dans son ministère, deviendra quelconque, ou même inférieur en face des réalités de la vie commerciale, et ne saura pas plus tenir une parole donnée, que respecter la propriété d’un nom, alors qu’en tant que païen, il eut été respectueux de sa parole donnée et eut considéré comme sacré le nom d’un chef.

Dans le même ordre d’idées, il n’a pas été transformé au point de considérer comme un devoir d’humanité de soigner des incurables avec le même intérêt que des malades guérissables, puisqu’en tant que païens les incurables étaient ensevelis vivants.

A part quelques exemples isolés d’entraide, il n’y a rien d’organisé, qui dure et fasse œuvre sociale.

Un effort particulier du gouvernement local a obtenu le résultat heureux de convaincre l’indigène du danger de la contagion, et les sujets reconnus malades sont aujourd’hui signalés, et presque toujours conduits spontanément dans la réserve affectée aux contaminés. Malheureusement leur effort se borne à cela, et une fois isolé, le lépreux est laissé à lui-même et à la compassion de tel ou tel malade moins malade que lui.

Les plus valides cultivent leur nourriture, vont à la citerne chercher leur ration d’eau de la journée, cherchent leur bois, entretiennent leur case, vivent en un mot une vie végétative, privés du contact social qui est le propre de la civilisation.

Les invalides, c’est à dire ceux dont la lèpre a rongé pieds et poings, ou dont la face n’est plus qu’un trou informe, poussent l’énergie jusqu’à vaquer à leurs plus élémentaires besoins.

Privés de mains, ils vont, s’appuyant sur un bâton avec un de leurs bras, portant de l’autre replié, leur seau moitié plein d’eau, ou marchant sur des moignons, leur corps à peine recouvert de quelques hardes en loque.

D’autres, incapables de sortir de leur case, vivent des années couchés près du feu, se nourrissant de ce que veulent bien leur donner les plus valides, reculant l’épuisement final au point qu’à leur mort, il faut parfois les mettre en sac, le tronc presque séparé des membres.

Ce n’est pas que l’indigène soit insensible, mais, dur pour lui-même, il l’est aussi pour les autres, et sa compassion est rudimentaire.

Il n’a pas encore compris le devoir qu’il y a à secourir et soigner même et d’autant plus, ceux qu’il sait condamnés.

Il importe donc de faire un nouvel effort, à côté de celui qui est déjà tenté pour guérir les curables, un effort social et humanitaire en vue de créer chez tous les indigènes un nouvel esprit de solidarité en faveur de leurs frères mutilés.

Et c’est pour commencer cette entraide régulière et permanente, que je me propose d’organiser et faire vivre, par le travail des jeunes et l’aide des anciens, un service d’hygiène et de prophylaxie, dans les réserves affectées aux lépreux. En un mot faire du service social, basé sur l’esprit des évangiles, dont ils ne savent pas tirer, seuls, la leçon pratique.

L’heure est importante, car si l’indigène ne modifie son attitude alors qu’il a toute confiance en Dieu et en ceux qui parlent en son nom, le temps viendra où il sera tellement engagé dans des voies nouvelles, qu’il ne pourra plus reculer, et qu’il sera obligé d’abandonner ses convictions religieuses, devenues incompatibles avec les réalités de sa vie pratique et matérialiste, à moins qu’il ne les conserve dans la forme sans les vivre dans le fond, ce qui serait pour lui le commencement de l’hypocrisie.

Il importe que la sève spirituelle pénètre toutes les manifestations de la vie de chaque jour, et c’est à l’époque de transformation, que cette sève nouvelle doit s’incorporer.

Lorsque la nouvelle conception de vie en société sera cristallisée elle le sera pour longtemps et ne tolérera plus de pénétration étrangère sociale ou religieuse, jusqu’à ce qu’elle ait fait le cycle de ses expériences. Le temps presse, il faut agir.

Pour réaliser le programme d’action, réparti sur dix années, il faut un minimum de fr. 5000.- par année, ce qui représente 1000 souscripteurs à fr. 5.- par an pendant 10 ans.

Déjà 80 personnes ont souscrit pour une somme annuelle allant de 5-100 fr., réalisant un chiffre global annuel de fr. 700 environ.

Cela assurerait déjà un travail préliminaire sur les lieux, de mise en train de cultures, mais pas encore un travail direct efficace, parmi les malades.

Confiance! … nous ont dit les murs de Maré à notre arrivée.

Confiance! … nous ont-ils répété au jour de notre adieu.

Confiance! … ne cessent-ils de nous redire malgré la distance et les difficultés humainement insurmontables.

Que chacun, regardant en lui-même, considère ce qu’il peut faire joyeusement, pour que cette confiance de ceux qui attendent et de celui qui cherche à les joindre ne soit point trompée.

Au nom de Dieu, merci !

P. E. PASTEUR

P.S. – Quoique détaché de la mission de Paris, pour laquelle nous avons travaillé pendant 10 années, nous lui conservons toute notre affection et nous efforcerons de la servir dans la mesure où cela dépendra de nous.


Des cartes aquarelles représentant des fleurs de Maré, séries I et II, sont en vente au profit de l’œuvre, aux prix suivants:

La pochette de 5 cartes
De 50 à 100 pochettes : la pochette de 5 cartes
A partir de 100 pochettes: » » »
Fr.
»
»
1.50
1.25-
1.-

S’adresser à «Œuvre de Maré», II b 726, Montreux.


Point de vue médical :

En rappelant, en quelques lignes, l’état actuel de nos connaissances sur la lèpre et son traitement, je désire souligner tout l’intérêt suscité par l’entreprise de M. P. E. Pasteur.

La lèpre, causée par le bacille de Hansen, assez semblable au bacille de Koch, l’agent de la tuberculose, présente en effet de nombreuses analogies avec cette maladie-là. Attaquant enfants et adultes, extrêmement contagieuse, elle a régné de tous temps. A notre époque elle atteint surtout les populations asiatiques, l’Amérique latine et quelques régions africaines. La Nouvelle-Calédonie est signalée comme un des foyers les plus importants, et la propagation de la maladie s’y est faite avec une grande rapidité. M. Pasteur a été vivement ému par le nombre croissant de malades, par leurs souffrances physiques et par l’urgence de secourir leur misère sociale.

Si l’on songe aux difficultés qui, en Suisse, nous entravent encore dans notre lutte contre la tuberculose, l’impossibilité où nous sommes d’hospitaliser tous les malades indigents, à faire régner l’hygiène nécessaire et à soulager efficacement la misère sociale de nos tuberculeux chroniques, il est facile de se représenter la douloureuse situation des lépreux de la Nouvelle-Calédonie.

Le lépreux, par ses ulcères, ses déformations du visage et des membres, devient en horreur, est chassé de la société et le pauvre être de plus en plus hideux, de plus en plus mutilé, après d’atroces souffrances physiques et morales, meurt dans l’isolement.

Or il est certain actuellement que la lèpre n’est pas héréditaire; l’enfant de lépreux, mis à l’abri de la contagion, échappe à la maladie. La contagion se fait par la promiscuité, la saleté, le linge souillé, les sécrétions des plaies lépreuses.

La science n’a pas encore découvert le médicament spécifique, un seul est relativement efficace; l’huile de Chaulmoogra. Aussi, le médecin est-il dans l’obligation d’appliquer une thérapeutique indirecte: bains, pansements, désinfection du linge, des locaux, bonne alimentation. Mais ce faisant, on est étonné des résultats que l’on peut obtenir: guérison clinique, rémissions prolongées de la maladie, diminution des souffrances physiques, réconfort moral. C’est là ce que veut et va faire M. Pasteur.

Sans doute le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a déjà beaucoup travaillé dans ce sens mais l’œuvre médicale, et humanitaire surtout, est à peine ébauchée. Le service social que va créer, avec tant d’élan, M. Pasteur, est urgent. Tel qu’il l’a conçu grâce à sa grande connaissance du pays et des indigènes, il sera des plus utiles pour aider à la libération de tant de malheureux, jusque-là inévitablement condamnés.

Docteur A. DUDAN, Vevey


Point de vue pédagogique :

Il est des vérités que trop souvent l’on oublie. Rien ne sert de vouloir du bien aux hommes, si on ne le veut avec intelligence. Et l’une des exigences de l’intelligence, c’est le respect de la personnalité de celui auquel on veut du bien.

L’homme qui s’occupe de son prochain doit être le jardinier qui sait à quel genre de fleur il a affaire, combien il lui faut d’eau et de soleil, de chaleur ou d’ombre, et s’il convient de recourir au sécateur, ou s’il faut laisser croître.

Combien d’hommes, pleins de bonnes intentions, ressemblent à l’enfant qui, pressé de voir la rose, de ses doigts impatients, entrouvre le bouton! Ou à l’apprenti maladroit qui, pétri de zèle, inonde la plante dont les racines déjà pourrissent, et coupe le bourgeon qui aurait produit la fleur!

Quand il s’agit de l’homme, plus encore que la connaissance de ce qu’il convient de lui donner, il faut la connaissance et le sens de ce que lui-même peut et doit donner. Accumulez les bienfaits, et vous en ferez un ingrat; présentez-lui, toute faite, la vérité, et vous risquez fort de tuer en lui ce qu’il y a de plus précieux: la recherche personnelle et le contact direct avec la réalité personnelle.

Ce qui me plaît dans le projet de M. Pasteur, c’est précisément le sens pédagogique qu’il révèle ce sentiment que l’on n’aura rien fait tant que l’on n’aura pas éveillé dans l’âme de l’indigène, la volonté de collaborer, de se charger de sa part de responsabilité, d’apprendre à se tirer d’affaire, jusqu’au jour où le protégé pourra saisir la main de son protecteur et lui dire : « Nous n’avons plus besoin de toi, ni de l’argent de l’Europe, tu nous as donné ce qu’il nous fallait; merci. Ton souvenir restera béni parmi nous … Adieu. »

Ernest BOSSHARDT, professeur


Point de vue évangélique (Mathieu VIII, 1-4) :

Jésus a souvent rencontré des lépreux sur son chemin. Le malheureux qui était atteint de cette terrible maladie devait se soumettre à certaines règles très rigoureuses données déjà par Moïse. Il vivait parqué comme un pestiféré, et s’il sortait des limites qui lui étaient assignées il était condamné à la bastonnade (quarante coups moins un). Le Temple lui était interdit. Il était hors la loi et il ne pouvait rentrer dans la vie commune que si sa guérison était constatée par un prêtre.

Et voilà que tout à coup le bruit se répand parmi les lépreux qu’un homme s’approche d’eux et que, loin de les fuir, il leur témoigne de l’affection. Quelqu’un nous aime! Et la nouvelle court; et les cœurs battent plus vite. Il s’appelle Jésus. Les paroles qu’il prononce sur la montagne éveillent dans les âmes des échos inconnus; l’amour qu’il dépense amène le sourire de l’espérance sur les lèvres tordues par la souffrance. Et les lépreux, chassés par tous, voulant voir celui qui aime; ils viennent à lui. Une douce lumière se lève dans leur nuit.

Jésus a laissé des disciples. Il inspire des vies nouvelles. Les siècles passent et toujours plus nombreux se lèvent des hommes qui veulent suivre son exemple. Il y a encore des lépreux. Eh bien, nous irons à eux, au nom du Maître qui les aime et nous essayerons de mettre un peu de joie dans leur pauvre existence.

Ils leur apporteront des soins. Ils les instruiront; ils s’efforceront de les armer pour leur vie, et surtout ils leur donneront ce que tous les hommes désirent, surtout quand ils souffrent: un cœur qui se donne.

Des trois choses qui demeurent, la foi, l’espérance et l’amour, n’est-ce pas l’amour la plus grande? L’amour qui croit tout, qui supporte tout, qui espère tout.

Au non de cet amour dont la croix est le symbole sublime, des chrétiens sont allés auprès des lépreux. L’œuvre que notre ami Paul Pasteur se propose de poursuivre auprès d’eux est inspirée par le grand ami des lépreux de Palestine. Il désire s’occuper d’eux matériellement et physiquement; mais il veut avant tout les entourer d’affection, leur parler de Celui qui les aime; éveiller leur âme à une vie plus riche et plus heureuse: celle que Dieu veut donner à tous ses enfants.

Nos cœurs de chrétiens ne peuvent rester fermés à cette œuvre. La grand pitié des lépreux monte jusqu’à nous. Écoutons. Et à celui qui va, à celle qui l’accompagne, offrons la collaboration de nos prières et de nos dons.

« Va avec la force que tu as ». Car cette force est celle même du Dieu qui donne ce qu’il ordonne.

P. METRAUX, pasteur.


Pour soutenir « l’Œuvre de Maré » un comité s’est constitué à Montreux le 29 octobre 1927. Il est composé comme suit :

MM.

P. Métraux, pasteur à Chailly s. Lausanne, président;
P. Ducommun, professeur à Montreux, secrétaire;
E. Maron, notaire à Montreux, caissier;
E. Rossé, pasteur à Montreux;
Dr A. Dudan, médecin à Vevey;
E. Bosshardt, professeur à Vevey;
Dr A. Miéville, médecin à la Tour-de-Peilz;
P. Vouga, président cant. Vaud. des U.C. à Montreux;

Mmes

Roehring, à Montreux:
Maron-Pasteur, à Territet-Montreux

Ce comité pourra être complété ultérieurement par des représentants d’autres cantons.

Il a décidé en principe de grouper souscripteurs et donateurs en une association qui aura la personnalité morale.


Projet de village pour lépreux à Maré.

Devis approximatif, réparti sur 5 années de travail indigène, fr. 25,000.-

Entretien et soins après achèvement, comprenant: 1. Personnel; 2. Alimentation; 3. Désinfection

Annuellement fr. 5,000.—

village

De forme circulaire, ce village est divisé en 4 sections par deux routes transversales.

Chaque section comprend 2 cases des gardiens infirmiers indigènes et les cases des malades pouvant contenir 4 personnes.

Tout près du centre, une douche par section avec lessiverie en sous-sol.

Au centre, la citerne, avec château d’eau, d’une contenance suffisant aux besoins journaliers de 100 personnes.


Liste des souscripteurs annuels pour l’œuvre de Maré

(à ce jour, par ordre chronologique)

Mlle Augusta Chessex, Mont-Fleuri s. Territet; Mme Emilie Veillard, Clos du Midi, Territet; Mlle Lily Veillard, Clos du Midi, Territet; Mlle Marguerite Veillard, Clos du Midi, Territet; Mlle Louise Veillard, Clos du Midi, Territet; M. et Mme Em. Dubochet, Les Jumelles, Territet; Mme Vve Paul Javet, Lugnorre, Vully; Mlle Marthe Javet, Lugnorre, Vully; Mlle Jacqueline Rochat, 3, rue Industrielle, Montreux; M. Gérard Rochat, 3, rue Industrielle, Montreux; Mlle Lucy Folly, Leysin (voir p. ad. Mme Dr Dudan, Vevey); M. Dr Gaillard, pharmacien, Territet; Mme Moser-Sonnay, Clos-Anny, Jordils-Ouchy; Famille Louis Capt-Capt, Brassus (Vallée de Joux); M. Paul Vouga, Montreux; Mme Paul Vouga, Montreux; M. Paul Vouga fils, Montreux; Mme Anna Pilet, Assens; Mme Ve Emile Métraux, Aux Tilleuls, Territet; Mme Marie Muller, Chemin de la Tourelle, Petit Saconnex, Genève; M. Jules Vuillioud, directeur scolaire, Montreux; Mme Jules Vuillioud, Montreux; Mme J. Métraux-Secretan, cure de Chailly s. Lausanne; Mlle Meylan, Gd’Rue 50, Montreux; M. Emile Maron, notaire, Montreux; M. Edmond Falquier, prop., Veytaux; Mme Rohring, rue du Quai, Montreux; Mlle I. Perret, rue du Quai, Montreux; Mme Vve Aline David, Avenue du Midi, Territet; M. Gustave Held, Av. du Midi, 42, Territet; Mmes Martin et Dunant, « Granelle », 2, Ch. de Bougerie, Genève; Institution des Essarts, Ch. de la Veraye, Territet; M. Pierre Furer, agence immobilière, Montreux; Mme Kauert-Nobs, boulangerie, Territet; Mlle Emile Desarzens, Clarens; Mlle M. Desarzens, Clarens; Mme Thomas-Drabsch, Montreux; Mme A. Secretan-Benoît, 10, rue Beau-Séjour, Lausanne; Mme Rose Meyer, Le Château, Romainmotier; M. A. Rochat, négociant, Montreux; Capt. M. Paris, Armée du Salut, Vevey; Cdt. E. Hauser, Armée du Salut, Vevey; Mlle G. Enning, inst. Le Foyer, Montreux; M. Paul Dubois, rue du Centre 4, Clarens; Mlle Jeanne Guillod, Av. du Château, Prilly; U.C.J.F. de Chardonne s. Vevey; M. Louis Francey, agriculteur, Montreux; M. Paul Ducommun, professeur, Montreux; U.C.J.G. de Montreux (A. Rochat, caissier); M. Robert Félix, La Tour de Peilz; Mme Hélène Martin, Av. Floréal 3, Lausanne; Mlle Reber, institutrice, rue Pestalozzi 10, Yverdon; Mlle Gabrielle Pillet, Glion s. Montreux; M. Henri Weber, maison Reich, Montreux; Mme Jaccoud-Linder, rue de la Gare 32, Montreux; M. et Mme Bonnard, pasteur, La Rosière, Clarens; Mme Alfred Chatelanat, La Mouette, Veytaux; Mlle Estelle Roy, 1, rue du Temple, Vevey; Mlle Jenny Goy « Les Agittes », Ch. Vert, Vevey; Mme Marie Plumettaz, Impr. Klausfelder, Vevey; Mme Alice Budry, rue d’Italie 26 bis, Vevey; Mme Louise-Réaline Magnin, 5, Chemin Vert, Vevey; Mme A. Schweizer, rue Madeleine 28, Vevey; M. le Dr Miéville, Villa Jaman, La Tour de Peilz; M. et Mme DuPasquier, Le Presbytère, Montreux; Mme L. Gaberel-Schweizer, rue de Lausanne 12, Vevey; M. W. de Stoutz, bactériologue, Montreux; M. Robert Maron, syndic des Planches; M. Edouard Baumann, Chalet Jordan, Glion; M. Louis Genton, négociiant, Territet; M. Jules Crettaz, mineur, Gondo (Valais); M. Edouard Hari, rue des Communaux 25, Vevey; M. Edouard Gut-Neel, Vevey; M. Albert Trummer, av. Paul Cérésole 5, Vevey; M. Henri Boand, instituteur, Valentin 46, Lausanne; Mlle Emilie Badel, av. des Baumes 6, La Tour de Peilz; M. Albert Mayer, av. du Kursaal, Montreux; M. le pasteur Mounoud, Palézieux; M. Ernest Thomet, électricien, av. de Cour 30, Lausanne; M. le pasteur Deschamp-Giradet, col. protestante, Porto-Novo (Dahomey); M. le pasteur Giradet, Lucens; M. le professeur Bosshardt, Anciens Fossés 1, Vevey; Mlle Germaine Erb, Glion; M. Em. Rossé, pasteur, Montreux. – Soit au total, à ce jour, 84 souscripteurs donnant ensemble annuellement Fr. 700.-, répartis comme suit:

1 souscription à Fr. 100.-, 1 à Fr. 50.-, 4 à Fr. 20.-, 2 à Fr. 15.-, 10 à Fr. 10.-, le reste à Fr. 5.- annuellement.


Dons et Collectes

(à ce jour, par ordre chronologique):

Conf. Croix-Bleue, Glion; Causerie Ecole du dimanche, Collonge s. Territet; Causerie U.C.J.G. Corsier-Corseaux, Vevey; M. H. Veillard, agent de la B.C.V., Montreux; M. et Mme Muller, B.C.V., Montreux; M. et Mme C. A. Emery, Les Planches-Montreux; Mme L. Rochat, Cernier, Neuchâtel; Mme S. Bron, Chailly s. Lausanne; Mlle Racine, Les Planches-Montreux; Mlle Capt, Bellevue, Genève; Mlle Pulfer, Collonge s. Territet; M. Kammer, négociant, Territet; Mlle Joubert, Joli Cottage, La Rosiaz-Lausanne; U.C.J.F. de Chêne-Pasquier; U.C.J.G. de Bex; Croix-Bleue, Montreux; U.C.J.G. Granges-Marnand; M. H. Traler-Wettstein, Zurichberg-strasse 15, Zurich; M. Daniker, Dr en sciences, Jardin botanique, Zurich; Ecole du dimanche, Hop. cantonal, Lausanne; M. Ch. Pleines, Villa Violetta, Territet; Mme Ernest Jordan, ferme de Valmont s. Territet; Causerie Chilouwane, S. J. M. , chez Mme Guex, Vevey; Mme Bernard, masseur, Gd’Rue, Montreux; Mlle Rosine Félix, La Rogivue par Maracon; Mlle Hahn, Veytaux; Mme Dr Dudan, Vevey; Causerie Sté Jeunesse missionnaire, Crissier-Renens. – Ont donné ensemble la somme de Fr. 696.40 répartis comme suit: 4 dons de Fr. 100.-, 1 don de Fr. 50.-, 1 don de Fr. 30.-, 3 dons de Fr. 20.-, le reste allant de Fr. 10.- à Fr. 2.50.


Les personnes qui désirent s’intéresser à l’Œuvre de Maré voudront bien transcrire d’autre part leurs nom et adresse, découper ce bulletin à la ligne pointillée et l’adresser à « Œuvre de Maré, II b 726, Montreux« .

La somme souscrite sera versée directement au Compte de chèques postaux II b, 726, Montreux, ou à la Banque Cantonale Vaudoise (toutes les succursales).

A tous les souscripteurs et donateurs, ainsi qu’à tous ceux qui ont contribué à la vente des cartes, un chaleureux merci.


Comptes de Caisse

Impression de 50,000 cartes postales
Vente de dites cartes pour
Dons et collectes
Souscriptions déjà versées
Prêt sans intérêt pendant 10 ans
Frais de correspondance, voyages et divers
Clichés pour projections
Solde créditeur à ce jour
2,395.15
696.40
775.05
200.-
3,000.-

200.-
100.-
160.-
606.60

Solde pour balance 4,066.60 4,066.60
Bilan pour 1928
Solde créditeur 1927
Cartes en stock, valeur marchande
Clichés pour projections
Collection de 80 aquarelles de Maré et N. C.
Bilan actif de l’oeuvre de Maré à ce jour
606.60
8,000.-
160.-
400.-

9,166.60
Balance 9,166.60 9,166.60

Décidé à ne travailler qu’avec de l’avance, nous ne tolérerons jamais de déficit.

Mmes Roehring, Place de la Paix, Montreux, et H. Maron-Pasteur, « Castel-Rivas », Collonges s. Territet, ont bien voulu se charger de recevoir et grouper tous envois de vieux draps et chemises anciennes (longues à manches) qui seront d’une grande utilité pour assurer l’hygiène des malades.

Nous avons déjà reçu de Mlle I. P. à Montreux un lot de draps de campagne en toile filée à la main. Notre merci chaleureux pour le don et pour l’exemple.

Les souscripteurs qui n’ont pas encore versé leur souscription sont priés d’utiliser sans autre avis le compte de chèques postaux II b 726 Montreux.


Le soussigné s’engage à verser annuellement pendant dix ans la somme de Fr. . . . . . . . . . . par Cpt. de Chèques postaux II b 726 ou par Banque Cantonale Vaudoise (toutes les succursales).

Date: Signature:

Nom et adresse du souscripteur  . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .


Voir aussi : Paul Émile Pasteur et l’Œuvre de Maré en faveur des lépreux – II