C’est un lieu commun de rappeler que toute recherche généalogique a pour source première l’état-civil.
Si l’état-civil moderne (dès 1793) ne pose pas de problème particulier au chercheur, il n’en est pas de même pour les siècles antérieurs à la Révolution.
Avant 1793, les registres paroissiaux (baptêmes, mariages et sépultures) tenus par les curés ou les pasteurs présentent souvent, dans les paroisses rurales, des lacunes importantes. Dans le Chablais savoyard (dont Collonge-Bellerive faisait partie), ces registres furent ouverts dès la reprise du culte catholique, vers 1598-1600 (18).
Pour de nombreuses paroisses, les premiers volumes ont disparu. Ceux qui nous sont parvenus débutent très souvent dans les années 1660-1670, quelquefois au milieu du siècle. On trouve des exceptions notables comme Massongy (Haute-Savoie) qui conserve des registres depuis 1598. Ceux d’Hermance, par contre, commencent en 1727.
Collonge-Bellerive a la chance de posséder une série remarquable de paroissiaux qui va de 1603 à 1793; seul manque un registre des mariages (1720-1737) disparu avant 1774, selon une note de l’abbé Ruphy, curé de Collonge, qui en constata l’absence à son arrivée dans la paroisse (19).
Même complets, les registres paroissiaux ne donnent pas tous les renseignements auxquels nous a habitués l’état-civil moderne. Au XVIIe siècle, et parfois encore au XVIIIe siècle, les actes sont lacunaires : ceux de décès indiquent rarement la filiation des défunts; les actes de mariage ne mentionnent souvent que les noms et prénoms des époux. Quant aux baptêmes, il arrive que le nom de la mère ne figure pas au registre.
On peut la plupart du temps pallier ces inconvénients en ayant recours à d’autres documents tels que les actes notariés, plus particulièrement les contrats de mariage et les testaments.
Pour les périodes antérieures (20), les actes notariés et les reconnaissances féodales constituent les seules sources qui permettent de constater l’existence des personnes; fort heureusement, nos ancêtres se rendaient plus souvent que nous chez le notaire; quant aux reconnaissances féodales, elles livrent parfois trois voire quatre générations d’une même famille. Les recensements et les rôles de l’impôt fournissent aussi des éléments qui, par recoupements, peuvent servir à écrire l’histoire des familles (21).
Notes:
(18) les registres de la période protestante (1540-1596) – s’ils furent tenus – ne nous sont pas parvenus.
(19) Archives de la paroisse de Collonge-Bellerive, « Le Livre du Bénéfice », p. 196.
(20) à Genève et dans les terres qui en dépendaient, les registres (protestants) furent tenus un peu plus tôt : le premier, celui de Satigny, débute en 1542.
(21) la série des Procès criminels et celle des Inventaires au décès (aux AEG) donnent quelquefois des indications utiles au généalogiste.
Source: Georges Curtet. Collonges-Bellerive – Notes d’histoire. Vol. I. Collonge, 1986.
Voir aussi :