Denis Pasteur, fils de Claude Pasteur et de Jeanne Beschet, né le 9 décembre 1656 à la Grange du Mont Thouru (Monthury) (39). épouse le 9 février 1682 à Mièges (39) Jeanne David, fille de Guillaume de Septmoncel (39), et de Françoise Baveux.
Son fils aîné, Claude Pasteur, est né à Plenisette en 1683. C’est lui qui reprend à sa suite la charge de meunier de Lemuy. Le 11 février 1716, il épouse une jeune fille aisée du village, Jeanne Belle, qui reçoit en dot deux pièces de terre d’une valeur de 500 francs, une vache, un grand lit avec couverture et traversin de plumes, six serviettes, six chemises, six couvre-chefs, six tabliers, et un coffre en bois de chêne fermant à clef. C’est à l’intérieur du moulin que le notaire vient dresser le contrat de mariage que les deux fiancés vont signer: Claude Pasteur est le premier de la famille à savoir écrire.
Le couple a huit enfants dont quatre (une fille et trois garçons) parviennent à l’âge adulte. Le plus jeune, Claude-Étienne Pasteur, né le 21 février 1733 à Supt, est l’arrière-grand-père du savant.
Ses deux frères ayant reçu l’un les terres, l’autre le moulin paternel, Claude-Étienne Pasteur n’a d’autre solution que de gagner la ville la plus proche pour y trouver du travail. A Salins, où il arrive à treize ans, après la mort de son père en 1746, il s’engage comme garçon tanneur et commence à économiser sou après sou pour racheter sa liberté à son seigneur. Il est en effet toujours soumis comme son père, son grand-père, etc. au régime de la mainmorte, c’est-à-dire qu’il peut se déplacer, louer son travail où il le veut, mais qu’il n’a ni le droit de posséder une maison, ni celui d’acheter un fond de commerce. Dix-sept années lui sont nécessaires pour réunir les quatre-vingt-seize livres demandées: le 20 mars 1763, Messire Philippe-Marie-François, comte d’Udressier, seigneur d’Ecleux, Cramans, Lemuy et autres lieux, peut enfin déclarer devant notaire qu’il affranchit «par grâce spéciale» son sujet mainmortable, pour lui-même et pour sa postérité.
En 1763, Claude-Étienne Pasteur a trente ans et toute liberté. Il installe aussitôt une tannerie dans une maison du faubourg de Champtave, sur le bord de la Furieuse, une rivière peu abondante l’été qui l’oblige chaque année à disputer l’eau dont il a besoin au moulin de la rive d’en face. Il y aura même un procès, Claude-Étienne Pasteur étant accusé d’avoir placé un chéneau au milieu de la rivière pour détourner l’eau vers la tannerie!
L‘année qui suit son installation, le 16 octobre 1764, il épouse à Cernans (39) Françoise Lambert, la fille d’un laboureur du village. Le mariage est célébré par son cousin germain, l’abbé Claude Pasteur; celui-ci, curé de Lemuy de 1764 à 1806, est en quelque sorte le premier «chercheur» de la famille: passionné par les sciences physiques, il mène des expériences d’électricité dans son village et y a fait installer sur le clocher le premier paratonnerre.
Enfin, le 25 juin 1779, moyennant quatre-vingts livres au receveur de la ville, Claude-Étienne Pasteur est reçu bourgeois de Salins «comme preuve de sa franche condition», c’est-à-dire qu’il en devient un véritable habitant, avec les prérogatives, les droits, les dispenses de taxes que le statut comporte… et le comte d’Udressier, comme témoin, signe l’acte d’enregistrement.
Claude-Étienne Pasteur décède à Salins le 10 nivôse an VII (30 décembre 1798), Françoise Lambert le 10 mai 1812. Ils avaient eu dix enfants; c’est du troisième, Jean-Henri, que descend Louis Pasteur.
Source : Généalogie de Louis Pasteur, article de Marie-Odile Mergnac paru dans Gé-Magazine, N° 106, juillet 1992.
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